Ateliers d'Art de France

Pascal Jaouen et Delphine Aubert, lauréats 2019 Concours Ateliers d’Art De France Région Bretagne Catégorie : Création

Pascal Jaouen et Delphine Aubert | Lauréats Concours Ateliers d’Art De France Région Bretagne | Catégorie : Création

Leur parcours

Il brode des robes de haute couture tandis qu’elle habille des fauteuils haut de gamme. Les pratiques de Pascal Jaouen et Delphine Aubert se sont accordées dans une collaboration stimulante. Fondateur de l’école de broderie d’art de Quimper, Pascal Jaouen est un ambassadeur actif de la culture bretonne. Le brodeur-styliste a notamment remis au goût du jour le point glazik, utilisé dans la confection du costume breton traditionnel. Dans le cadre de ses cours il a rencontré Delphine Aubert, formée à la tapisserie d’ameublement. Installée en bord de mer à La Forêt Fouesnant, celle-ci a créé pour les dix ans de son atelier une collection capsule de fauteuils tapissés en hommage à de grands couturiers. « J’ai voulu en concevoir un qui véhiculerait l’image de Pascal Jaouen dans ce qu’il a de plus spécifique, la broderie de coquillages ».

Leur pièce

Avec Kan ar Mor (« Le champ de la mer »), le fauteuil bridge des années 50 offre au brodeur d’excellence un support inédit. Sur un voile léger dans les tons blanc cassé, Pascal Jaouen a brodé au crochet de Lunéville, au milieu des fils de soie et des perles de verre, une myriade de coquillages ramassés sur la plage bretonne, ainsi qu’un galon enroulé comme un colimaçon. Cousue à la main sur un drap de laine, sa parure habille le dossier du fauteuil. Afin de contraster avec la rugosité de la coquille, Delphine Aubert a choisi pour l’assise une fourrure douce aux reflets fauves et pour les boiseries une patine blanche. Posé telle une ballerine sur la pointe de ses pieds effilés, Kan ar Mor est plus qu’une « œuvre de conte de fée », « un coffre aux trésors dont on apprécie jusqu’au vertige la profusion de coquillages scintillants cousus par le brodeur. Ils transfigurent la broderie traditionnelle en œuvre d’aujourd’hui. C’est aussi mon principe, rappelle Delphine Aubert, engager un art ancestral dans le monde contemporain ».

Tel un manifeste en faveur du développement durable (fauteuil recyclé, fourrure d’éditeur français, matière organique des coquillages), Kan ar Mor instaure un dialogue entre deux savoir-faire. Montée sur un socle qui tourne, afin d’être admirée sous toutes les coutures, cette pièce singulière est, aux dires du brodeur, une création qui le représente parfaitement.

Découvrez l'exposition des lauréats et des candidats du Prix Régional du 27 mai au 30 septembre 2019 à La Passerelle - Place du Bout du Pont, 56200 La Gacilly - Ouvert mercredi, vendredi, samedi et dimanche de 14h00 à 18h00